Depuis quelques jours j'ai pu constater que tout comme au Chili, les gens sont chaleureux, toujours intrigués de me voir seule, on me questionne souvent, simplement les gens m approchent avec un peu plus de timidité. Et lorsqu'ils me demandent d'où je viens, ca leur semblent pour certains un pays imaginaire, un rêve ou un point vague sur la carte "c'est à côté de l'Australie? " me demande une jeune femme à Potosi. 
J'ai pourtant laissé le Chili avec un pincement au coeur, je m'y suis attachée à ce pays, c'était mon premier choix.  
Avant de passer la frontière, les quatres jours passés chez Mauricio, le plus brésilien et accueillant des habitants de San Pedro de Atacama, me laisseront avec l'envie de découvrir la chaleur du Brésil. Pourtant la chaleur ce n'est pas ce qu'il manquait à San Pedro, village oasis au milieu du désert. Des ruelles de maisons blanches, un parterre de sable, c'est beau, même si le charme est un peu gâché selon moi par l'ultra tourisme. Ca n'enlève pas moins le plaisir de danser pieds nus sur la place, animé par le charango d'une bolivienne, et les rythmiques de musiciens frénétiques sur les bancs en cactus. On pense aux paysages lunaires qui nous entourent et on se laisse emporter. Et c'est beau de jour comme de nuit, tant il y a d'étoiles. Incroyable. 
Je me suis trouvée avec le gout de l'imprévu quand est arrivé le moment de passer la frontière. Je quitte le Chili. Moi qui croyait y rester.
Ce que nous avons vu pour arriver jusqu'à Uyuni en Bolivie? Je crois que je laisserai les images parler. C'en était presque trop à la fois, pour avoir le temps de tout savourer. Un spectacle de couleurs, je ne savais pas que la terre pouvait offrir de pareilles images. Nous n'avons pas ca dans notre douce France. 
Alors finalement, bien heureux lorsqu'une des roues du 4×4 s'est fait la male en plein désert. On a eu une petite heure devant nous pour profiter du décors, sans rien ni personne à l'horizon, seulement nous, le désert , et Ariel sur la panne. La roue dejantée, le disque de frein plié sur l'essieu, la moitié des vis cassés à l'intérieur... quelque chose dans ce gout là. ..bref là où en France on nous dirait "ah, là monsieur, il faut tout changer" et bien ici on répare ca avec une boite à out's de 100 grammes et on fait 400 bornes dans les dunes de sable. 
La premiere fois ou l'on passe les 5000 mètres d'altitude, comment dire... et bien c'est pas naturel. On est halletant, on tire la langue au moindre geste, et le coeur fait boum très fort (parole d'infirmière...) On a beau boire, y aller tranquille, y a des bobos à la tête, de la fatigue, le corps est lourd. Mon plus gros symptôme causé par le manque d'oxygène? Un fou rire incroyable, à ne plus pouvoir m'arrêter. 
On est pas mécontent lorsqu'on redescend un peu, mais en Bolivie ca peut être de courte durée. A peine sortis du Salar que nous voilà en route pour Potosi, ville la plus haute du monde, à plus de 4300 mètres. C'est repartie. Cette fois, c'est un verre de vin et une salsa qui auront ma peau, à la fin de la chanson, l'impression d'avoir descendu une bouteille, et d'avoir fait les 10 premiers kilomètres d'un marathon (? en fait j'ai jamais fait...) Non, plutôt d'avoir tout donné aux Cîmes sur "Stamp on the ground" avec mes folles de copines! Sauf que c'était juste une salsa. 
Je redescendrai quand même petit à petit, d'abord à Sucre, surnommée la ville Blanche, son architecture et ce qui l'entoure est vraiment beau, j'aurais apprécié y rester un peu plus, mais des sourires d'enfants m'attendent, près de Santa Cruz.