La Patagonie approche.

Il est tant de quitter les paysages viticoles. 
Gare de San Fernando, vallée de Colchagua. 18h, mon bus arrive à 00h, le temps de dévorer un bouquin? De dévorer des empañadas? Mais pas possible de dévorer le temps, il va falloir attendre. Crisnanda brésilienne adoratrice de vin chilien me tiendra finalement compagnie, un mélange de spanish/portugish...Je ne sais pas comment la conversation a pu durer si longtemps, elle devait avoir très soif avant de monter dans le bus!

7h00, j'ouvre les yeux, levé du soleil, mais qui m'a ramené en Auvergne? Des sapins, des lacs et des volcans. Ce n'est pas pour me déplaire. 

Pucòn, petite ville au bord du lac Villarrica et grand monde. Va me falloir une petite acclimatation après avoir passé trois semaines dans les vignes. Mais en tant que bon voyageur on a envie de tout dévorer, on a du temps mais pas de temps à perdre. Ce sera quatre jours sport, faut dire qu'il y avait un ironman en préparation, ça a dû me stimuler à fond. La stimulation a pas durée bien longtemps, lorsqu'au bout de 2kms de vélo, le seul vent, qui n'était pas là pour m'aider, était celui de cyclistes enragés qui me doublaient à fond les ballons, je sais pas à quoi ils tournaient mais j'aurais volontiers essayé quand je constatais la vitesse à laquelle mes roues, elles, tournaient. 6kms plus loin, Clac! Et merde le vélo est pété, plus qu'à lever le pouce, rentrer et recommencer. Lac Caburgua je ne partirai pas sans toi. Tout compte fait, pour les fois à venir je crois que je préfère marcher; et aux vues de la nature alentours, nous avons pu faire les faire bouger nos gambettes avec mes compagnons de voyages.
À Pucòn, toutes les rues se ressemblent, des rangées de petits chalets, dont seule la couleur les différencie. Hostel, hostel, hostel... gros spot touristique, où il reste agréable de se balader. Et puis, et surtout, on sait qu'il est là, avec son nez blanc et qu'il fume toute la journée. Mais lorsqu'on arrive dans la rue Palguìn, il s'offre à nous beau, imposant, certainement imprévisible, on a tout de suite envie de le grimper, le volcan Villarrica. C'est un des plus actifs du Chili, du haut de ses 2840m, il a un petit air défiant, mais ce matin là lorsque j'ai aperçue le soleil se lever à son sommet, j'avais très envie de le relever, le défi. Après 3h30 de grimpette, près de 2kms de dénivelé, 30 min de cours de français à un guide très piplet, contre l'apprentissage de l'art et la manière de manier le piolet, de la neige, de la neige, et pour finir de la neige givrée, quel bonheur d'aspirer une bouffée de soufre généreusement donnée de la bouche du volcan éveillé? Mais quel spectacle! Pour redescendre ce sera jeu d'enfant, deux kilomètres de luge à dévaler. Je connais des copains qui auraient adoré! 

Panguipulli, au bord du lac du même nom. Joli village aux rues bordées de rosiers. Mais le plus chouette restera la soirée avec Marcella à cuisiner et discuter. 

Jusqu'à Neltume. Tout près de la frontiere argentine. Grande pensée pour ma super cousinette cycliste (et j'en suis sûre, elle ne pédale bien qu'à la force de ses cuissots), qui aurait été comme une chaudeyrolloise sur un vélo tant les paysages étaient beaux. Et ça jusqu'à Choshuenco. Après c'est de la piste. Et c'est l'endroit qu'à choisi le bus pour me larguer. Rien autour, enfin si, normalement le centre de Neltume tout près, mais on a pas du bien s'expliquer. Et mon duplex sur le dos. Les espoirs de lever le pouce sont faibles. Y'a plus qu'à! Mais comme tout à chaque fois, c'est un mal pour un bien; le premier mot que m'a dit la petite dame du village quand elle m'a vu arriver avec le visage déconfit : "Dieu!". Tu es seule vient par là. Des moments, où si simplement on se sent chez soi. En dehors de ça, je trouve le village assez austère. Après la visite des chutes Huilo Huilo et les retrouvailles avec un voyageur hollandais, je repartirai le lendemain matin.

Futrono, dans la voiture d'un menuisier qui écoute de la samba, celle de Claudio passionné d'équitation et puis celle de la famille de Pablo, j'arrive à Futrono, c'était pas prévu mais ça vaut semble-t-il le coup de s'arrêter. Et surtout je garde alors en poche un contact pour aller galoper le long du Rio San Pedro, un pour dormir à Valdivia, et un dernier pour descendre en Patagonie en poids lourds, que demander de mieux?! S'arrêter valait en effet bien le coup, le lac est gigantesque, le décors aussi.